
Bienvenue dans l’ère de la nanotechnologie ! Atomes et molécules pourraient en effet bien avoir un rôle majeur dans nos vies d’ici quelques années. Réduction des déchets, utilisation de l’énergie, grandes avancées médicales… Les nanomachines vont-elles envahir nos vies ?
Cependant, les nanotechnologies pourraient bien être utilisées bientôt dans tous les pans de notre vie (vêtements, nourriture, moyens de transport…) et dans notre corps. Dans L’Âge de diamant de Neal Stephenson par exemple, ces technologies microscopiques permettent de simuler une vie pensante, et vont jusqu’à faire émerger une conscience collective… Si pour le moment, nous en sommes encore bien loin, cela n’empêche pas que des chercheurs travaillent sur ces nanomachines. À 71 ans, le Français Jean-Pierre Sauvage vient en effet de remporter le prix Nobel de Chimie, avec ses acolytes britannique James Fraser Stoddart et néerlandais, Bernard Lucas Feringa pour leurs travaux sur les machines moléculaires. Roues, muscles, moteurs, ascenseurs et autres objets de la taille d’une molécule sont ainsi nés. Mais qu’est-ce qu’une machine moléculaire ? Quelles sont ses applications ? Qu’est-ce que cela pourrait changer dans nos vies ?

Une machine 1000 fois moins épaisse qu’un cheveu
Pour le chercheur français, une nanomachine est un « assemblage moléculaire capable de se mettre en mouvement de manière contrôlée en réponse à différents signaux : lumière, changement de température… ». Ces signaux peuvent aussi bien être des rayons ultraviolets que de la lumière visible, du chauffage, de l’acidité, entre autres, qui permettent de créer des mouvements et de contrôler le sens de rotation des molécules.
Mais pour le moment, Jean-Pierre Sauvage avoue que « le moteur moléculaire se trouve aujourd’hui au même stade que le moteur électrique dans les années 1830, lorsque les scientifiques exposaient des manivelles et roues sans savoir que cela mènerait aux trains électriques, au lave-linge, aux ventilateurs et aux mixeurs ».
Pour quelles applications ?
Pour l’Américain Eric Drexler, qui a vulgarisé les nanotechnologies dès les années 80, ces dernières permettront le développement de l’humanité, le progrès technologique, jusqu’à éliminer la pauvreté. Lorsqu’il crée l’Institut Foresight, il estime qu’il faut « encadrer les technologies émergentes pour qu’elles servent à l’amélioration de la condition humaine. Les nanotechnologies permettront bientôt de construire des matériaux et des produits avec une précision atomique ». Et quarante ans plus tard, ces objectifs n’ont pas changé : approvisionnement en énergie et matières premières, capteurs, fabrication de processeurs et d’ordinateurs moléculaires pour stocker et traiter l’information au niveau moléculaires, micro-robots médicaux ou pour la vie quotidienne… Les applications de cette nouvelle technologie semblent infinies. Comme toujours avec la technologie, des problèmes éthiques apparaissent toutefois : toutes ces nanomachines passeraient inaperçues vu leur taille (logique…) mais le jour où ces technologies fonctionneront et que nous en aurons dans notre corps, des personnes mal intentionnées pourraient tout à fait en prendre le contrôle… et ça, ça fait froid dans le dos !
Anaïs Bozino