
Salut les cro-magnons !
En anglais, « slush » signifie « neige fondue ». Sûrement une allusion à la névasse givrée qui tombait du ciel les 4 et 5 décembre derniers pour l’édition helsinkienne de Slush 2018. Bref, un temps à passer le sien dans un hangar, et ça tombe bien, le Convention Center d’Helsinki ne laisse pas passer la lumière du jour. Millie a passé 2 jours dans la chambre d’ado des start-ups européennes avec au programme : lumières néon, crises de croissance, argent de poche, doutes existentiels… mais aussi l’âge de raison. Elle vous raconte !
L’événement a le chic d’un Kikk, le business d’un TechCrunch et l’envergure d’un CES. Le meilleur de tous les mondes ? Malheureusement, le salon est surtout la sempiternelle répétition des marottes de ses deux publics phares – les startuppers et les investisseurs. Vous êtes sceptiques ? Demandez le programme : “The crucial part of your growth strategy”, “Surfing Big Market Waves”, “Be Smart and Scale substainaly”, “Four lessons learned from failure”, “How to scale your product to 140 countries in 5 years”… ! Qu’à cela ne tienne, j’ai enfilé mon casque anti-bullshit à la recherche des grandes tendances de fond et à l’affût de ce qui – à part la neige fondue – faisait la fraîcheur de l’édition 2018. Go !
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Pour l’escale technique, il y a l’embarras du choix dans la grande halle à manger qui fait office d’espace de restauration. Après 30 bonnes minutes de file d’attente, on part manger un bol bien fourni sur l’une des tables communes, avant de partir digérer sur l’une des balançoires de l’espace Oasis ou bien au chaud du côté du village Sauna.
Banyan Nation
En Inde, le recyclage est un enjeu de taille. Grâce à la technologie propriétaire de Banyan Nation, les déchets plastiques sont trackés puis collectés pour subir un lavage de haute qualité qui en ôte tous les métaux, liquides, encres, colles, etc. Le plastique est ensuite re-transformé en granulés de plastique… et remis en circulation, comme neuf. La start-up nettoie et recycle ainsi plus de 1,200 tonnes de plastique par an. Elle a été primée aux Circulars Awards du World Economic Forum de Davos, travaille avec L’Oréal et a déjà signé un protocole d’entente avec le gouvernement du Telangana.
Sofie Allert
À 27 ans, Sofie Allert est la fondatrice de la start-up Swedish Algae Factory, qui révolutionne les biotech avec l’aide de la diatomée, une micro-algue capable de piéger et transporter la lumière et les nutriments tout en bloquant les rayons nocifs et en survivant dans un environnement sombre. En extrayant de ces algues un matériau nanoporeux, la start-up promet déjà, entre autres, de révolutionner le secteur du solaire.
Diversity & Inclusion in Tech
Comme chaque année, Slush est l’occasion pour Atomico de publier son rapport annuel « The State of European Tech ». Sauf que cette année, un second cahier vient accompagner la publication. Son nom : Diversity & Inclusion in Tech. A Practical Guide for Entrepreneurs. À l’intérieur, un état des lieux complet, des chiffres, des bonnes pratiques, des case studies et plusieurs pages d’outils et de ressources pour les entrepreneurs, vous l’aurez compris.
À Slush, si les débats semblent toujours les mêmes, le micro des speakers est altéré par un nouveau bruit de fond. Un peu comme si la petite voix des tech for good commençait enfin à se faire entendre. Certes, comme le dit Nijlas Zennstrôme, il est difficile d’inverser la vapeur de Facebook ou d’obliger Google à rétropédaler. Mais alors que fait-on quand un fruit est pourri ? On plante de nouvelles graines. Dans cette situation, infusons-donc dans les jeunes pousses la fibre de la conscience sociale et environnementale. Si les valeurs germent en même temps que la start-up – by design – alors c’est gagné. Comme quoi, il en fleurit quand même des belles choses, dans la neige fondue.
Sur cette note glacée, nous allons vous souhaiter de très bonnes fêtes pour mieux vous retrouver le vendredi 4 janvier 2019 ! À l’année prochaine les cro-magnons (l’incontournable blague de fin d’année…) !
Coming next!